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L'information officielle

Dans le contexte angoissant de la guerre, le contrôle de l’information est vital. C’est un point sur lequel les autorités n’ont jamais transigé durant le conflit. Peur de l’espionnage, nécessité de soutenir le moral des civils, volonté de raviver la fibre patriotique, autant de bonnes raisons pour justifier un strict contrôle des nouvelles.

Dès le 5 août 1914, les choses sont clairement définies : une loi réprimant les indiscrétions de la presse en temps de guerre est promulguée. Les journaux reçoivent l’interdiction formelle de publier d’autres informations que celles fournies par le gouvernement ou par le commandement militaire.

Une peine d’un à cinq ans de prison et une amende sont prévues pour les contrevenants. Le général Bidon, gouverneur de la ville, interdit pour sa part toute affiche ou placard dont le contenu n’a pas été vérifié par l’autorité militaire.

Les voyageurs qui séjournent dans les hôtels sont étroitement surveillés : on craint des espions partout. Dunkerque connaît les siens : le 16 juin 1915, un Cappellois de 39 ans, journalier et père de quatre enfants, est condamné par le conseil de guerre à être fusillé pour "avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi dans le but de favoriser ses entreprises."

L’exécution a lieu sur le terrain militaire situé entre la caserne Guilleminot et le canal de la Cunette, devant de nombreux curieux. Le 8 juillet 1915, un couple de Belges est fusillé au même endroit et pour le même motif.

La police traque les colporteurs de fausses nouvelles qui risquent d’entraîner un vent de panique dans la population. Les maires sont eux aussi souvent rappelés à l’ordre.

Ils ne doivent laisser filtrer aucune information pour quelque cause que ce soit. Lorsque la presse laisse échapper quelques informations interdites, la riposte est immédiate. Ainsi, en mars 1917, le Nord Maritime voit ses numéros saisis par l’autorité militaire.