Edito de Patrice Vergriete Chères Dunkerquoises, chers Dunkerquois, Fin septembre, j’étais venu vers vous pour vous dire que notre territoire était en sursis. Les autorités sanitaires avaient perçu les signes avant-coureurs de la résurgence de la Covid-19. Dès lors, les Maires de la Communauté urbaine avaient proposé à la Préfecture du Nord un plan adapté à la situation sanitaire locale. Ce plan, visant à garantir une continuité des activités économiques, sociales, culturelles et associatives tout en renforçant les mesures sanitaires, avait alors été accepté. Malheureusement, Dunkerque n’échappe pas à la seconde vague qui frappe l’Europe entière. Le Département du Nord, dans son intégralité, a d’abord fait l’objet des mesures de couvre-feu. Puis, ce mercredi 28 octobre, le Président de la République a annoncé les dispositions générales du nouveau confinement sur tout le territoire national, qui a démarré le vendredi 30 octobre. Comme ce fut le cas au mois de mars, j’ai immédiatement proposé aux Maires de la Communauté urbaine une gestion collective de cette nouvelle crise sanitaire sur notre territoire, convaincu que nous serons plus forts ensemble. Nous avons déjà mis en place un nouveau fonds d’accompagnement pour les commerçants impactés par les fermetures administratives. Durant les semaines à venir, nous agirons ensemble, avec vous et les professionnels de santé, pour surmonter cette nouvelle difficulté. Je veux réserver mon dernier mot au personnel soignant, qu’il soit en ville ou à l’hôpital : les Dunkerquois sont fiers de vous et de votre sens du service public. Sincèrement, Patrice Vergriete, Maire de Dunkerque Infos pratiques L’attestation de sortie redevient obligatoire. Attention, cette fois-ci, il y en a trois différentes : Une attestation de déplacement dérogatoire similaire au mois de mars pour faire des courses, aller à un rendez-vous médical, pour motif familial impérieux, sortir une heure prendre l’air ou faire du sport, pour convocation administrative, mission d’intérêt général ; Une attestation de déplacement professionnel qui devra être accompagnée d’un justificatif de l’employeur ; Une attestation pour les trajets scolaires établie par l'établissement de votre enfant. Vous pouvez obtenir ces documents sur le site de la Ville ou aux guichets municipaux. Les mesures Les principaux services publics sont assurés (accueil, état-civil, restauration à domicile...). Les établissements scolaires (crèches, maternelles, primaires, collèges et lycées) sont ouverts. Petite précision : le port du masque est obligatoire dès 6 ans. En revanche, l'université passera aux cours à distance. Les professions incompatibles avec le télétravail continuent leurs activités. La plupart des établissements recevant du public (restaurants, bars, cinémas, musées, bibliothèques, salles de sport…) sont de nouveau fermés. Seuls les établissements de première nécessité restent ouverts. Les marchés seront toujours ouverts, uniquement pour l’alimentaire. Les activités sportives sont limitées aux scolaires et aux professionnels pour le moment. Les déplacements inter-région sont désormais interdits. Soyons solidaires et vigilants Soutenons nos soignants en appliquant les gestes barrières au quotidien, ce qui freinera le caractère exponentiel des contaminations. Nous savons pouvoir compter sur vous. De la même manière, nous partagerons avec vous régulièrement, comme nous l’avons fait au printemps, afin de construire ensemble les solutions mises en oeuvre pour protéger notre territoire des conséquences économiques et sociales de l’épidémie. Nouveau confinement : ce qu’il faut savoir Face à la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire national, le président de la République a décidé de prendre des mesures pour réduire les contacts et déplacements des habitants sur l’ensemble du territoire en établissant un nouveau confinement du 30 octobre au 1er décembre minimum. Tour d’horizon des mesures. Des services toujours accessibles Les accueils des mairies. Les services sont maintenus pour la réalisation d’actes d’état-civil (réalisation d’un passeport, d’une carte d’identité, etc.). La célébration des mariages est toujours possible mais limitée à six personnes, tout comme la célébration des parrainages républicains. Les marchés. Les marchés de Dunkerque, Malo-les-Bains, Rosendaël et Petite-Synthe demeurent ouverts mais n’accueillent que les commerçants vendant des denrées alimentaires. La superficie globale des marchés est maintenue pour assurer un espacement plus important des étals et faciliter le respect des gestes barrières. Des ambassadeurs des gestes barrières seront présents, notamment sur le marché de Dunkerque, pour guider les habitants. Les parcs et jardins, la plage. L’ensemble des parcs et jardins, ainsi que la plage et la digue de mer demeurent accessibles au public dans la limite de 1 kilomètre autour du domicile. Les jardins familaux sont eux aussi accessibles. Les lieux de culte et cimetières. Ils demeurent ouverts pendant toute la durée du confinement. Les lieux de culte resteront ouverts pour les cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes et pour les mariages avec un maximum de 6 personnes. Les cimetières ne ferment pas pendant le confinement. Les établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes. Les visites au sein des EHPAD sont maintenues dans le respect d’un protocole sanitaire strict et organisé. Toutefois, certains résidents de la structure Van Eeghem étant touchés par le coronavirus, l’EHPAD a suspendu les visites jusqu’à nouvel ordre. Les déchetteries. Elles demeurent ouvertes et sont accessibles pour les particuliers, ainsi qu'aux professionnels. En fonction de la fréquentation et de l’usage réel du service, les horaires sont susceptibles d’être adaptés dans les prochaines semaines. Autres services publics. Les services publics tels que Pôle emploi, la Poste, les tribunaux demeurent ouverts. Des services contraints à fermer Du fait de la réglementation de l’État, certains services publics ont obligation de fermer leurs portes. Les piscines et équipements sportifs (sauf scolaires, sportifs de haut niveau et professionnels, personnes sur prescription médicale), les musées, les salles de concert, les théâtres, les bibliothèques, le Conservatoire de musique et d’art dramatique, l’École municipale d’arts plastiques, les activités adultes et jeunes en maisons de quartier ainsi que les maisons d’animation seniors sont temporairement fermés au public. Une écoute sociale renforcée Les trois antennes du Centre communal d’action sociale sont ouvertes à Dunkerque-Centre, Malo-Rosendaël et Petite-Synthe. Le CCAS réactive par ailleurs la plateforme Solidarité seniors. Son but ? Soutenir, informer et orienter les personnes âgées isolées dans tous les actes de la vie quotidienne. Opérationnelle toute l’année chaque jour de 9 h à 12 h, cette plateforme téléphonique fonctionne sur un principe simple : les personnes sont contactées régulièrement par téléphone, selon leur souhait à l’inscription. Des visites à domicile peuvent compléter ces appels, en respectant toutes les conditions liées au contexte sanitaire. Pour vous inscrire à la plateforme Solidarité Séniors, contactez-le au 03 28 58 93 88. Dans le même temps, le CCAS renforce son dispositif de portage de repas à domicile. Pour vous y inscrire, contactez le 03 28 58 93 88. La Ville au côté des écoliers Les écoles, collèges et lycées restent ouverts avec un protocole sanitaire renforcé dont le port du masque obligatoire dès l’âge de 6 ans. Consciente de la charge budgétaire importante que cette mesure peut entraîner pour les familles aux revenus les plus modestes et dans un souci d’égalité dans l’accès au service public pour tous les élèves, la Ville alloue gratuitement un masque lavable aux écoliers qui en feront la demande. Cette dotation est à retirer dans les accueils des mairies de quartier. Les accueils périscolaires, les accueils de loisirs du mercredi, les études surveillées et les classes bonus sont maintenus avec un protocole sanitaire renforcé. Le port du masque devient là encore obligatoire pour tous les enfants dès l’âge de six ans. Les gestes barrière continuent à être appliqués. Le nettoyage des sols et des grandes surfaces sera réalisé désormais au moins une fois par jour ainsi que leur désinfection. Les surfaces les plus fréquemment touchées par les élèves et personnels dans les salles et autres espaces communs feront l’objet d’une désinfection régulière tout au long de la journée. En lien avec l’Éducation nationale, et en conformité avec les préconisations énoncées par le ministère des solidarités et de la santé, les protocoles sanitaires sont revus au sein des restaurants scolaires. Le port du masque y est désormais obligatoire, et les tables de la restauration sont désinfectées après chaque service. Afin de permettre aux enfants de pouvoir manger dans les meilleures conditions, la Ville travaille actuellement à l’élargissement des horaires de la restauration scolaire, en lien avec l’Éducation nationale. Le Centre hospitalier déclenche son plan blanc À la demande de l’Agence Régionale de Santé, le Centre hospitalier de Dunkerque a déclenché le 29 octobre le niveau 2 de son plan blanc de mobilisation interne. Au regard de la forte dégradation de la situation épidémique sur le territoire, le CHD augmente les possibilités de prise en charge de patients en soins critiques et dans les services de médecine pour l'accueil des malades Covid. Ainsi, le service d'accueil des urgences est réorganisé en deux filières : la prise en charge des patients Covid ou suspect est effectuée dans une zone identifiée haute densité virale tandis que les autres patients sont pris en charge au sein d'une zone de basse densité virale. Par ailleurs, le CHD rappelle que les autres pathologies ne doivent pas être négligées, et qu’il est essentiel de continuer à se soigner et à recourir aux services de soins. Dans le même temps, le Centre hospitalier a engagé une déprogrammation partielle d'interventions, permettant ainsi de faire passer la capacité totale de lits de réanimation de 13 à 17 lits et de 24 à 31 lits Covid en hospitalisation conventionnelle. Par ailleurs, afin de limiter le risque de transmission du coronavirus, les conditions d’accès des visiteurs et des consultants au Centre hospitalier de Dunkerque, à la maternité Angèle Barbion et à l’EHPAD Les Charmilles ont été révisées. De manière générale, sauf modalités particulières, les visites et l’accompagnement des consultants ne sont plus autorisés. Tél. 03 28 28 52 66. Retrouvez les dispositions prises par le Centre hospitalier sur le site www.ch-dunkerque.fr Une aide communautaire pour les entreprises La dégradation brutale de la situation sanitaire dans le Nord a conduit l’État à instaurer un confinement afin d’éviter une saturation des services hospitaliers. Cette décision impacte fortement l’activité économique de nombreuses toutes petites et moyennes entreprises du territoire communautaire, avec des conséquences directes sur leur chiffre d’affaires et donc sur l’emploi. Afin de soutenir les acteurs économiques tels que les cafetiers, les restaurateurs et les responsables des salles de sport privées du territoire, la Communauté urbaine débloque une enveloppe de 200 000 €. Celle-ci permettra de soutenir les entreprises accusant une baisse d’activité s’élevant entre 30 % et 50 % du chiffre d’affaires. Le montant total de l’enveloppe allouée sera versé par « Initiative Flandre » afin d’être le plus réactif possible. Le comité d’agrément, composé des partenaires de La Turbine (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre de Métiers et de l’Artisanat, BGE Flandre création, Initiative Flandre) et du Tribunal de Commerce pourra se réunir plusieurs fois par semaine pour statuer sur les dossiers, préalablement instruits par les techniciens de chaque structure. La CUD renouvelle par ailleurs son dispositif d’exonération de loyers pour les entreprises touchées hébergées dans des locaux communautaires ou municipaux et incite fortement les propriétaires privés à reporter ou annuler les loyers. Les dossiers de demandes d’aides sont à solliciter par voie électronique à : laturbine@cud.fr DK’Bus adapte son offre de transport Face à la situation sanitaire, DK’Bus Marine adapte une nouvelle fois son offre de transport. Si les déplacements non essentiels sont interdits, les déplacements professionnels et scolaires restent autorisés. C’est pourquoi DK’Bus conserve une offre de transport à l’identique sur toutes les lignes y compris les renforts scolaires. Les transports à la demande sont maintenus sous condition de circuler avec son attestation de déplacement. Les lignes Noctibus N1, N2 feront quant à elles leurs derniers passages au Pôle d’échange de la gare à 21 h 48. La société DK’Bus rappelle par ailleurs que le port du masque est obligatoire aux arrêts et dans les bus. Il est impératif de se laver les mains régulièrement, et il est conseillé de se désinfecter les mains avec un gel hydro alcoolique à la montée et la descente des bus. Les conseillers DK’BUS vous répondent au 03 28 59 00 78 du lundi au vendredi de 7 h à 19 h. www.dkbus.com Le centre de test Covid reste ouvert Le centre de dépistage Covid demeure ouvert au Kursaal. Mis en place par la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé Littoral en Nord (CPTS), cette unité de test est accessible tous les jours de la semaine de 14 h à 18 h et propose un dépistage à l’aide du test virologique PCR de type naso-pharyngé. Ces tests virologiques visent à détecter la présence du virus au moment où ils sont réalisés. Effectués par des professionnels de santé, les tests sont ensuite envoyés pour analyse dans les laboratoires de l’agglomération. Les résultats sont communiqués sous 24 h à 48 h. Sans rendez-vous Le centre est ouvert à tous, gratuitement, sans rendez-vous et sans ordonnance. Il vous suffit de venir au Kursaal et de vous présenter à l’accueil du centre de dépistage Covid muni de votre carte vitale et d’une pièce d’identité. Sachez toutefois qu’une file d’attente prioritaire est mise en place pour les personnes disposant d’une ordonnance médicale. Cette initiative de la CPTS Littoral en Nord est organisée avec le soutien des professionnels de santé, des laboratoires médicaux de l’agglomération dunkerquoise, des équipes de la Croix-Rouge, de la CPAM Flandre-maritime, de l’ARS, de la Ville et de la Communauté urbaine. Centre ouvert tous les jours y compris le dimanche de 14 h à 18 h. Gratuit. Port du masque obligatoire dans l’enceinte du Kursaal et dans la file d’attente. Au Banc Vert, l’école du futur se dessine aujourd’hui… Dans le cadre de la rénovation urbaine du Banc Vert, la Ville a arrêté en octobre le choix de l’architecte du futur équipement à vocation éducative et pédagogique du quartier. Un bâtiment jamais imaginé encore à Dunkerque, tant dans la forme que les usages. Intégrant établissements scolaires, cantine et Maison de quartier, cette école du futur réécrit avec imagination les principes de l’éducation populaire et citoyenne. Perspectives. L’école du XXe siècle remise en questions. Au moment de construire une nouvelle école au Banc Vert, la Ville a souhaité poser les bases d’un équipement répondant aux enjeux d’aujourd’hui. « L’idée, explique Patrice Vergriete, était d’imaginer un bâtiment du XXIe siècle. D’être dans l’innovation ! En effet, les écoles construites au XXe siècle sont-elles encore pertinentes, à l’heure de la transition environnementale, écologique, climatique, à l’heure de la résilience urbaine ? Avec ce projet, on a souhaité intégrer ces enjeux contemporains. » Rationaliser les espaces pour le bien de la planète. La transition environnementale implique de rationaliser les espaces. Et le projet du Banc Vert répond parfaitement à cette volonté, selon le maire de Dunkerque. « Plus on étale, plus on consomme d’énergie. Donc une réflexion sur les usages s’impose : il faut davantage utiliser les lieux en termes de présence. Et pour une école par exemple, se poser la question du soir, du week-end ou des vacances. En mutualisant, on gagne économiquement, mais aussi d’un point de vue énergétique. Enfin, on imperméabilise moins de surfaces, et ça, c’est mieux pour la planète ! » Dans le cadre du renouvellement urbain, intégrer dans un même bâtiment deux écoles, une cantine et une maison de quartier s’est donc imposé. Une idée originale. « On met des espaces en commun. Comme la cour, qui pourra être utilisée par la Maison de quartier ou pour un événement culturel. Même chose avec la cantine, à l’occasion d’une fête de quartier ou d’un événement spécifique. » Une cour résiliente c’est quoi ? L’école du futur disposera d’une cour résiliente. Un principe innovant pour la municipalité. « Jusqu’à aujourd’hui, pour les cours d’école, on mettait une grande plaque de bitume pour que les garçons puissent jouer au foot. Avec la crise climatique, rendre les sols plus perméables est essentiel. Donc pourquoi ne pas imaginer une cour plus végétale ? En phase avec le souhait de nature en ville, plus ouverte aussi à la culture. Également moins genrée, où filles et garçons trouvent la place qui leur convient. Plus inclusive enfin : une école qui atténue les handicaps plutôt que de les souligner ! » Un équipement intégré dans son environnement… Le futur équipement du Banc Vert sera connecté à un parc. « C’est l’idée que nous avons commencé à développer avec l’école du Château d’eau, derrière la B!B. Et si on mettait cette école du Banc Vert dans un jardin ? Il nous faut aujourd’hui repenser l’insertion de nos bâtiments dans un environnement plus végétalisé ! » Un équipement et sain pour la santé ! On le sait, des produits toxiques s’insinuent hélas un peu partout dans notre environnement, dans l’air que nous respirons comme dans notre alimentation ou les objets que nous manipulons. L’école du Banc Vert fera la chasse à ces substances. « Souvent d’origine chimique, pharmaceutique ou phytosanitaire, ces molécules sont nuisibles pour la santé. Pour ce futur bâtiment, on va chercher à les identifier, pour mieux les éliminer du quotidien de nos enfants et des habitants usagers. Il s’agit là d’un travail de santé publique : en organisant notamment le nettoyage de l’école, y compris pendant le chantier de construction. » Un des axes de travail de la Ville concernera aussi l’alimentation « avec une nourriture plus saine, si possible bio et locale à terme ». Réussite éducative. Académie d’été, Classes vacances, Classes bonus, parcours de réussite…, la place de l’école et de la réussite éducative est aujourd’hui plus que jamais une des priorités de l’action municipale. « Et ces mesures et dispositifs innovants pour lutter contre l’échec scolaire se retrouveront évidemment au sein du futur équipement du Banc Vert, en complément de l’Éducation nationale », annonce Patrice Vergriete. Un projet éducatif en outre élargi avec la présence sous le même toit d’une maison de quartier. « On parle ici du scolaire et du périscolaire, mais aussi de l’extrascolaire ! » Le principe d’éducation populaire prend tout son sens avec une structure entière dédiée à la réussite éducative et à l’éveil à la citoyenneté. « Avec des publics différents, donc une intergénération plus importante encore, une plus grande mixité, pour, au final, un vivre-ensemble plus doux et plus harmonieux. » Au Banc Vert, c’est un projet d’un montant global de 12 millions d’euros (sur 3 656 m²), qui achève de faire entrer Petite‑Synthe et Dunkerque dans l’ère d’une modernité intelligente, à la conscience sociale forte et au bénéfice du plus grand nombre. Un bâtiment trois en un ! En lieu et place de la résidence Gambetta, se déploiera demain une école d’un genre nouveau. Dessinée par le cabinet d’architectes lillois Tank, elle prend la forme d’un disque, dont les espaces se déroulent autour d’une cour intérieure, au rezde- chaussée, et d’un immense balcon circulaire, au premier étage. Un anneau posé en coeur d’îlot, entre vaisseau spatial et arène du savoir et de la connaissance, symbole aussi d’interactions sociales et d’usages entremêlés… Cette école du futur rassemblera demain sous un même toit les écoles maternelle Jean‑Giono (89 élèves), maternelle Paul‑Meurisse (69 élèves) et élémentaire Paul-Meurisse (190 élèves), ainsi que la Maison de quartier du Banc Vert (260 familles adhérentes), un restaurant scolaire, des espaces périscolaires et un accueil collectif de mineurs. En rez-de-chaussée, on retrouvera les accueils du groupe scolaire et de la Maison de quartier, ainsi que des espaces dédiés aux écoliers de maternelle. C’est à ce niveau que seront également agencés les espaces partagés (dont une salle polyvalente divisible en 4 et une salle des citoyens accessible depuis la rue). À ce niveau aussi, l’espace de restauration, prévu pour la préparation de 600 repas. À l’étage, se situeront l’école élémentaire et les locaux de la Maison de quartier, comprenant 4 salles d’activité mutualisées, des bureaux… Particularité du bâtiment : ce R+1 sera prolongé par un espace extérieur, sorte de grand balcon surplombant en partie la cour des maternelles et donnant sur les frondaisons, un peu comme une cabane accrochée dans les arbres. L'ouverture sur le quartier et la ville sera accentuée par la couronne extérieure du bâtiment, imaginée comme un patio, accessible aux habitants et débouchant sur une vaste agora. Tournée vers la ville et le monde, l’école du futur se veut aussi pleinement intégrée dans son environnement urbain. Avec une qualité architecturale et paysagère, dont la continuité sera assurée demain par le futur parc planté en lieu et place des écoles Giono et Meurisse comme de la Maison de quartier actuelle. La chasse aux molécules toxiques « Les perturbateurs endocriniens, ces molécules toxiques nocives pour la santé, indique Eveline Lelieur, conseillère municipale déléguée au lien santé-environnement, se transmettent par l’alimentation, la peau et la respiration. Notre action au sein de cet équipement visera donc à les limiter au maximum. » Concernant l’alimentation, l’élue précise que l’objectif d’une cuisine à base de produits bio doit être un axe fort d’action. « Mais pas seulement : les contenants peuvent aussi relâcher ces substances toxiques. Il faut donc choisir les bons ustensiles pour la préparation des plats et leur service. » De même, les savons et autres produits de soin pour les jeunes enfants (au sein des haltes-garderies ou des multiaccueils) doivent répondre aux mêmes attentions. Enfin, pour ce qui est de la respiration, l’attention de la Ville portera sur le choix des matériaux comme des mobiliers ou des sols : « On sait que certains PVC sont lourdement chargés, il faudra les éviter ! » Quant aux espaces végétalisés, de la future cour résiliente notamment, ils devront évidemment être traités sans le moindre produit phytosanitaire. De la cour de récréation à la cour de respiration L’école du futur au Banc Vert sera dotée d’une cour dite résiliente : à la fois végétalisée, pour lutter contre le réchauffement climatique, en participant à refroidir le coeur de la ville, mais également ouverte à la vie du quartier. La première de ces « cours de respiration » est actuellement en réflexion à l’école de la Porte-d’eau. Gilles Féryn, adjoint en charge de l’enfance et de la réussite éducative, est déjà en pleine concertation sur le sujet avec l’équipe pédagogique et les parents. « Nous avons rencontré la directrice puis le conseil d’école. » Dotée d’une cour très minérale mais pas totalement enclavée, d’une dimension adaptée, la Porte d’eau répondait parfaitement aux critères retenus par la Ville. « Et avec une équipe enseignante volontaire sur le sujet ! », ajoute l’adjoint au maire. La future cour se donnera plusieurs objectifs : présenter des sols davantage drainants, une plus grande végétalisation, sans être trop genrée (avec d’autres usages que les jeux de ballons notamment). « Et puis nous souhaitons que les enseignants se l’approprient comme un réel espace d’enseignement. Le but est aussi de pouvoir y faire classe ! » Enfin, cette cour de respiration se veut ouverte à la vie de quartier : « Nous travaillerons avec les riverains et habitants aux moyens de mutualiser cet espace pour des temps de vie de quartier, que ce soit dans la semaine ou à certains moments de l’année. Un usage nouveau, qui implique une nouvelle manière d’envisager les choses… » À la Porte d’eau, la première cour résiliente de Dunkerque devrait accueillir les enfants en septembre prochain. Parole d'élu Johan Bodart, maire adjoint de Petite-Synthe Avec ce choix d’architectes, c’est la ville de demain qui s’esquisse au Banc Vert ? En effet, le renouvellement urbain du quartier va devenir plus concret. Ce sera le cas avec la démolition de Gambetta et de Creuse, puis avec la construction de ce magnifique bâtiment. Au‑dela de sa forme et de sa modernité, s’il va indéniablement changer le quartier et la ville, il va surtout changer la vie des habitants ! En créant des usages partagés, générateurs d’une nouvelle vie de quartier, d’un souffle nouveau pour le Banc Vert. Quelle place auront les habitants dans la réalisation de ce futur équipement ? Une large part de concertation est prévue. D’abord avec la communauté éducative, les enseignants et les parents d’élèves, mais aussi avec l’ADUGES. Et puis les habitants pourront prendre part aux réflexions sur la réorganisation de l’espace public, la cour résiliente… La concertation portera-t-elle aussi sur le futur parc urbain ? Évidemment ! Les familles seront très attendues pour en imaginer demain le dessin et les usages. Au sein du Banc Vert, et au-delà ! Car ce parc comme cet équipement entendent demain rayonner jusqu’à la place Louis-XIV et participer à créer un lien fort entre ces deux îlots de vie. Des « Voisins bienveillants » qui jouent collectif ! Expérimenté par la municipalité dès 2015, le dispositif « Voisins bienveillants » a pris son essor à Dunkerque avec quelque 400 participants répertoriés sur l’ensemble des quartiers et des communes associées de Mardyck et Fort-Mardyck. Chaque voisin bienveillant reçoit des alertes sur son smartphone émanant d’autres membres du réseau ou des Polices municipale et nationale, tandis que les référents de secteur font un point mensuel avec les îlotiers de la Police municipale pour prévenir les nuisances du quotidien. Des réunions trimestrielles d’information sont également ouvertes à tous sur des thèmes précis liés à la protection des biens et des personnes. On y retrouve aussi bien des sujets récurrents tels que les cambriolages et les abus de faiblesse présentés par les Polices nationale et municipale, que des thématiques plus larges de sécurité publique : les gestes de premiers secours et le rôle des détecteurs de fumée avec les sapeurs-pompiers, des explications sur la maraude avec l’Armée du Salut ou encore un détail des missions de la réserve civile qu’ont déjà rejointe une dizaine de voisins bienveillants. 82 « commerçants vigilants » bénéficient pour leur part d’un lien direct avec la Police municipale via un correspondant et un numéro de portable dédiés. « Si le dispositif joue à plein dans la prévention de la délinquance, il constitue également un fort vecteur de cohésion sociale et de participation citoyenne, souligne Frédérique Plaisant, adjointe au maire à la sécurité publique. Les voisins bienveillants se sont mobilisés pendant la crise sanitaire et lors des épisodes de canicule pour veiller au bien-être des plus âgés et des plus fragiles de nos concitoyens en jouant notamment un rôle de relais auprès des services municipaux et du CCAS. » Plus globalement, le réseau des voisins bienveillants favorise l’échange et la communication entre les habitants au point de faire renaître la Fête des voisins dans certains îlots de vie ! Si vous souhaitez rejoindre le dispositif « Voisins bienveillants », contactez José Milliot au 03 28 26 29 18 ou à voisins@ville-dunkerque.fr. Agir ensemble face à l’urgence de l’errance urbaine ! Un divorce, la perte d’un parent, le chômage, la maladie, une addiction… les raisons ne manquent pas pour se retrouver à la rue et ceci, que l’on soit jeune ou plus âgé, homme ou femme. Et une fois qu’on y est, dehors, c’est un compte à rebours qui s’enclenche pour trouver un hébergement temporaire et un plat chaud, puis un toit pérenne sans lequel on ne reconstruit rien. ÀDunkerque, il n’y a pas qu’au Kursaal qu’on se serre les coudes lors des bals de carnaval. Si la précarité est de la responsabilité de l’Etat, personne ici ne se défile pour aider celles et ceux qui sont dans la plus grande difficulté, celles et ceux que l’on voit errer dans la rue et d’autres encore que l’on ne voit pas, mais qui sont pourtant exclus. La Communauté urbaine, la Ville, les institutions et les associations caritatives, fortes de leurs bénévoles, se mobilisent chaque jour comme un seul homme, aux côtés de l’Etat, pour tenter de soulager une misère et une désespérance terriblement humaines. Pour que personne ne dorme à la rue Missionnée par l’État, la Coordination accueil et orientation (CAO Flandres) est au coeur du dispositif d’hébergement d’urgence : elle connaît toutes les places disponibles et centralise toutes les demandes qui arrivent via le 115. Elle a reçu l’an dernier 10 428 appels pour 4 416 demandes d’hébergement. « Nous essayons de faire du sur-mesure en apportant la meilleure réponse possible à l’instant T, selon qu’il s’agit de personnes seules ou de familles, qui sont orientées vers des centres d’hébergement et de réinsertion sociale ou des meublés », résume sa directrice, Claudie Jonas. Pour les hommes seuls, la CAO peut s’appuyer sur le Foyer logement intercommunal d’urgence (FLIU) ouvert de 18 h à 7 h 30, toute l’année, quai de Mardyck. Financé par l’Etat et la Communauté urbaine, il propose 22 places d’hébergement gratuites dans sept chambres, ainsi qu’un repas chaud et un petit-déjeuner. « Propriétaire du bâtiment, la CUD devrait décider en fin d’année de sa réhabilitation et de son extension afin de proposer, à l’horizon 2023, un accueil plus adapté de 25 chambres individuelles avec sanitaires », précise Alain Simon, vice-président de la CUD chargé de l’habitat et de l’hébergement. Pendant la période de travaux, le FLIU, géré par Soliha Flandres, serait transféré dans un autre bâtiment situé dans le quartier de la gare. De même, de décembre à mars, la CAO Flandres dispose de 24 lits supplémentaires pour les hommes seuls dans le local grand froid ouvert chaque hiver, avec le soutien de l’État et de la CUD, au rond-point Schumann à l’entrée du Port Est. Les femmes seules sont hébergées quant à elles à l’accueil de jour de la Basse Ville, en centres d’hébergement et de réinsertion sociale ou en meublés. Parler pour mieux accompagner Ils sont trois salariés à la CAO Flandres à assurer la maraude toute la journée et en soirée, 7 jours sur 7 l’hiver, et du lundi au samedi le reste de l’année, dans les secteurs de la gare, de la Basse Ville et aux abords du centre hospitalier en particulier. Ils vont à la rencontre des SDF, engagent le dialogue, vérifient qu’ils vont bien. Même démarche à la Croix-Rouge, où quatre bénévoles sont « en patrouille » chaque mardi soir de l’année et tous les soirs de décembre à mars, avec thermos de soupe et sandwiches dans la besace. La Croix-Rouge fournit également couvertures, bonnets, gants, chaussettes et autres rechanges. Quant à l’Accueil de Jour, il envoie lui aussi ses équipes, financées par la Ville, sur le terrain du lundi au vendredi de 9 h à 13 h. Outre les temps d’écoute, il s’agit là aussi de repérer les manques et les besoins, avant d’accompagner les personnes sans domicile fixe vers les structures susceptibles de les aider. Des repas servis matin, midi et soir La Ville héberge dans ses locaux la Fondation Armée du Salut qui gère l’accueil de jour, ouvert toute l’année, de 9 h à 18 h non-stop, rue de la Verrerie en Basse Ville. Plus de 14 000 repas, payés par le Centre communal d'action sociale de la Ville, y ont été servis le midi l’an dernier, sans compter les petits-déjeuners et des collations l’après-midi. Chacun peut y rester à l’abri le temps qu’il souhaite avec la mise à disposition de douches et sanitaires, mais aussi de machines à laver et de sèchelinge. Accompagnées par des travailleurs sociaux, les personnes sans domicile fixe peuvent également y recevoir du courrier, mettre des objets en consigne et bénéficier de plusieurs permanences médicales. Un coffre-fort numérique leur permet d’archiver les papiers importants souvent perdus dans les temps d’errance. Le soir, des repas chauds sont servis au Foyer logement intercommunal d’urgence et au local grand froid, mais aussi à proximité de l’église Saint‑Martin et ce, à l’initiative des nombreux bénévoles qui se mobilisent au sein de quatre associations : Ashifa (mardi), Le Monde des Possible (mercredi), Les Amis de Jacques Bialski (vendredi) et DKLIC (samedi). Renouer avec un parcours de soins L’accueil de jour de la Basse Ville fait plus que servir des repas. Il est aussi le coeur d’un dispositif de santé développé par plusieurs partenaires. C’est ainsi qu’un médecin bénévole, le docteur Pot, y assure une consultation médicale une fois par semaine, tandis que le service « précarité santé » du Département intervient chaque mois pour les vaccinations. Un partenariat a également été noué avec la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) pour lever les barrières administratives qui freineraient l’accès aux soins. Le service de soins infirmiers à domicile de l’AFEJI prend lui-aussi ses quartiers en Basse Ville le mercredi matin, ainsi que chaque vendredi soir au Foyer logement intercommunal, tout comme l’équipe mobile psychiatrique précarité de l’Etablissement public de santé mentale (EPSM) des Flandres qui intervient également lors des maraudes en ville. La Croix-Rouge se mobilise pour sa part chaque mardi soir de décembre à mars en dispensant des soins infirmiers au local grand froid. Ici, comme ailleurs, il s’agit de soulager des souffrances, mais surtout de réinsérer les personnes sans domicile fixe dans un parcours de soins. Une consultation médicale gratuite à l’hôpital Le Centre hospitalier propose une consultation médicale gratuite à toute personne qui ne dispose pas de couverture sociale et/ou de mutuelle, soit pour des raisons financières, soit par méconnaissance administrative. Financée par l’Agence Régionale de Santé, cette permanence d’accès aux soins et de santé (dispositif PASS) a accueilli 122 patients l’an dernier qui ont ensuite été aidés dans leurs démarches par l’assistante sociale de l’hôpital, en relation avec la Caisse Primaire d’Assurances Maladie (CPAM). Outre la consultation gratuite, les patients retirent gratuitement les médicaments inscrits sur leur ordonnance à la pharmacie du CHD.