LE DOSSIER « Un coeur qui bat », pour un centre-ville de Dunkerque, plus que jamais lieu de destination pour les loisirs et le commerce Depuis dix ans, l’image du centre-ville s’est transformée. On y accède beaucoup plus facilement grâce au bus gratuit, à la piétonnisation, aux aménagements cyclables, à l’offre de stationnement renforcée. Le taux de vacance commerciale y est très faible et de nouveaux logements y sont construits. La dynamique se poursuit pour renforcer le commerce et les loisirs afin de faire du centre-ville une adresse incontournable. «Le centre-ville, le coeur d’une agglomération, c’est le lieu où l’on se rassemble, le lieu identitaire d’un territoire. Et dans une agglomération qui se développe très vite, comme c’est le cas à Dunkerque, il est logique de développer cette centralité. » Patrice Vergriete, maire et président de la Communauté urbaine, a fixé le cap pour les prochaines années. Cette ambition liée à la centralité n’est pas nouvelle. La démarche a été initiée il y a une dizaine d’années, avec des résultats déjà concrets pour les habitants en termes d’accessibilité et de mobilité : le centre-ville a été indéniablement le grand gagnant du développement du bus gratuit ! On le rejoint aussi beaucoup plus facilement grâce aux aménagements réalisés pour les cyclistes (pistes, parcs à vélos) et pour les voitures, avec une offre renforcée en matière de stationnement en centre-ville (le parking silo existant et un autre à venir de plus de 1 000 places, lire par ailleurs). « Cette ambition était globale et cohérente, résume Patrice Vergriete. Elle concernait aussi le cadre de vie, avec beaucoup d’aménagements en centre-ville qui ont transformé ce dernier. » Le retour de la nature On pense à la place Jean-Bart aujourd’hui partiellement piétonnisée, aux rues Poincaré, Thévenet, des Fusiliers- Marins, etc., qui ont fait peau neuve. Des plans de ravalement obligatoire ont aussi été menés et un accent particulier a été mis sur la végétalisation des nouvelles voiries et l’extension des parcs : 7 000 m2 supplémentaires de nature ont été (ou seront) gagnés dans le centre-ville, à terme, entre l’extension du parc de la Marine, le jardin de la B!B qui a été ouvert, etc. Le centre-ville a également gagné en attractivité via des opérations de logements qui ont été lancées ou sont déjà livrées (Nicodème, en Citadelle, etc.) Ces efforts depuis dix ans se mesurent déjà en termes de vacance commerciale, avec une taux de cellules vides très faible en centre-ville : 4,5%, soit la moitié de ce que vivent les autres villes de même taille. « C’est le signe d’un commerce largement dynamique », ajoute Patrice Vergriete. Santé et services Fort de ce constat, la volonté est aujourd’hui d’aller plus loin. « L’étape que l’on a envie de franchir maintenant, c’est que le centre-ville de Dunkerque devienne un véritable lieu de destination, affirme Patrice Vergriete. Quand on est Dunkerquoise ou Dunkerquois, on ne doit pas avoir envie d’aller à Cité Europe ou à Ostende passer la journée pour aller faire son shopping ou pour ses loisirs ! Il faut pouvoir se dire : Je vais passer la journée dans le centre-ville de Dunkerque. » L’ambition « Dunkerque, un coeur qui bat » vise ainsi « à hisser le centre-ville à la hauteur d’une agglomération de 200 000 habitants qui se développe », en tirant vers le haut deux éléments essentiels, le commerce et les loisirs, auxquels s’ajoutera une offre en matière de santé et dans le domaine des services. Un centre-ville plus dense et plus animé Renforcer l’offre commerciale d’une ville qui a retrouvé un fort dynamisme économique, voilà l’ambition portée par la Ville de Dunkerque et ses partenaires publics et privés. D’ici trois ans, il sera possible de se promener et de faire son shopping de la gare aux Halles des Soeurs Blanches en passant par le Pôle Marine, les futurs Docks de la Marine, le Centre Marine, les rues commerçantes du centre-ville, la place Jean-Bart et la rue Thévenet ! Docks de la Marine, nouvelle destination shopping Créer un nouveau lieu de vie, telle est l’ambition du projet des Docks de la Marine. Porté par la société Olya (un projet 100 % privé de 65 millions d’euros), ce projet mêlant commerces et logements vient d’être lancé par la démolition du bâtiment des Affaires maritimes rue des Fusiliers- Marins et sera livré en 2028. Côté logements, cinq plots baptisés « Les Terrasses du parc » seront disposés tout autour du parc agrandi et pleinement ouvert sur la ville et proposeront 120 logements avec parking en sous-sol. Côté commerces, une vingtaine de cellules, principalement liées à l’équipement de la personne, sont prévues par la société Olya à deux pas du Centre Marine qui s’enrichira prochainement d’un nouvel espace de restauration. Deux premières enseignes sont d’ores et déjà annoncées : une salle de sports Fitness Park et la FNAC (rue des Fusiliers-Marins sur 1 300 m2). À la clé : 150 à 200 emplois créés. « Les Docks de la Marine, c’est le chaînon manquant du commerce dunkerquois, qui assurera le lien entre le quartier de la gare, le Pôle et le Centre Marine, les rues commerçantes du centre-ville, jusqu’à la place Jean-Bart et les halles », annonce Olivier Dondt, gérant de la société Olya. Une nouvelle destination shopping ! Bien manger aux Halles des Soeurs Blanches Vous appréciez les produits locaux, authentiques et de qualité ? Rendez-vous aux Halles ! À partir du 21 mai, vous y retrouverez une vingtaine de commerçants, d’artisans et de producteurs locaux répartis dans la trentaine d’étals proposés dans ce bâtiment à l’architecture remarquable en coeur de ville. Dernier locataire en date : le Comptoir des huîtres de Kermor, heureux de rejoindre ce lieu convivial qui deviendra incontournable. Reliées à la place Jean-Bart via la rue Thévenet désormais piétonisée, les halles offriront également des espaces de convivialité et de dégustation (1 100 m2 de surface commerciale au total), ainsi qu’une terrasse extérieure. Le maître mot de ce bâtiment et de ses locataires, soucieux de « réapprendre aux gens à consommer et à cuisiner des produits de saison » est la convivialité. À leur ouverture ce printemps, les Halles des Soeurs Blanches seront au coeur d’un marché de plein air repositionné autour d’elles et offrant une continuité de la rue Thévenet à la place De-Gaulle. « Ce bâtiment convivial et exemplaire d’un point de vue énergétique sera demain une des locomotives du centre-ville », assure Patrice Vergriete, maire de Dunkerque. Donner un esprit commercial à la Banque de France Impossible d’être plus au coeur de la ville que dans le bâtiment de la Banque de France, place Jean-Bart ! Donnant à la fois sur la rue Nationale et sur la place, le bâtiment accueillera à terme (fin 2026) des concepts stores nouvelle génération (commerces, événementiel) au rez-de-chaussée (1 000 m2), des bureaux et des logements dans les étages (500 m2). Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour ce projet. Un pôle de loisirs d’exception Envie de vous divertir ? Quel que soit votre âge, vous trouverez de quoi vous amuser dans le pôle de loisirs programmé à l’horizon 2028 à deux pas de la gare, de la patinoire et du Pôle Marine. C’est-à-dire à l’endroit le plus accessible de l’agglomération : bus (avec la quasi-totalité des lignes de transport), vélo, train, voiture (grâce à un parking silo de 1100 places) ou à pied (avec un accès facilité avec l’ouest de la ville grâce aux deux passerelles de l’Île-Jeanty). Rendez-vous dès 2027 dans ce pôle de loisirs articulé autour d’un complexe de loisirs, d’un casino et d’une salle de spectacles et de sport d’exception ! ImagiPark, un complexe de loisirs en pole position Un complexe de loisirs en plein coeur de ville plutôt qu’en périphérie : tel est le choix peu banal du groupe Hadrena, leader du loisir de proximité en Europe et aux États-Unis, ce qui montre toute la force de l’attractivité du coeur de ville. Bowling (20 pistes), karting, karaoké, billards, jeux d’arcade, laser-game, restaurant… voilà ce qui vous attend en 2027 chez ImagiPark, présentés sous la marque Speedpark. Pour compléter les 8 000 m2 d’espaces de divertissement répartis sur quatre étages, Hadrena proposera également Fort Boyard Aventures (attraction officielle du célèbre jeu de France 2), Kojump (trampolines) et Eclipso (réalité virtuelle). Près de 50 emplois seront créés et 17 millions d’euros seront investis pour accueillir les 600 000 visiteurs attendus chaque année, toutes générations confondues. Un casino en coeur d’agglomération Selon la même logique qu’ImagiPark, le casino privilégiera à partir de la fin d’année 2027 l’accessibilité à la présence en station balnéaire, puisque les professionnels du secteur intéressés par le projet affirment une préférence pour une installation en centre-ville. Le nom de l’exploitant du casino sera connu à la fin de cette année (l’actuel casino est la propriété du groupe Tranchant). Le Boréal, écrin d’émotions collectives Le coeur des Dunkerquoises et Dunkerquois battra fort au sein du Boréal, la future salle de spectacles et de sport. Ouvert sur la ville à deux pas de la gare routière et ferroviaire, l’équipement enrichira l’offre culturelle et de divertissement et « sera une salle adaptée à la taille du territoire pour les clubs de l’agglomération et pour des concerts de grande qualité », comme le souligne Patrice Vergriete. Son exceptionnelle modularité lui permettra d’accueillir 7 000 personnes lors d’un spectacle ou un concert puis de changer d’ambiance en moins d’une journée pour proposer des rencontres de handball (5 000 places) ou une patinoire (4 000 places). « Ce projet de construction nous fait relever de nombreux défis techniques et c’est passionnant !, se réjouit Isabel Hérault, l’architecte de la salle (Hérault Arnod Architectures). Il faudra moins de 24 heures pour transformer la salle de sports en salle de spectacles avec des semi-remorques qui entreront directement dans la salle ! » Autre point fort du projet : son architecture légère et translucide. « Nous avons pris en compte le fait qu’il s’agit d’un bâtiment urbain, positionné entre deux bassins et le long de voies de chemin de fer. Nous nous sommes appuyés sur l’eau et la lumière, deux marqueurs forts à Dunkerque : ce sera un bâtiment de lumières, translucide avec beaucoup de verre et rétroéclairé le soir. » Sans oublier que le Boréal sera au quotidien un espace de vie doté d’un café qui animera le parvis de l’équipement. Unir le centre-ville au territoire La gare et le canal de Bourbourg ne seront bientôt plus une barrière infranchissable : deux nouvelles passerelles rendront le centre-ville bien plus accessible aux habitants de l’Île-Jeanty et de Saint-Pol-sur-Mer (moins de dix minutes à pied ou à vélo) fin 2027. « Paradoxalement, le quartier et la ville associée étaient les plus éloignés de la place Jean-Bart, constate Patrice Vergriete. Grâce aux passerelles, nous unirons le centre-ville à l’ensemble de la ville. » Ces passerelles permettront également de desservir directement, par des escaliers et des ascenseurs (pour les personnes à mobilité réduite), les quais de la gare ferroviaire, eux-mêmes remis aux standards actuels d’accessibilité. Un nouveau parking silo de 1 100 places (contre 240 aujourd’hui), accessibles selon une gratuité réglementée, sera construit à l’arrière de la gare. Bus, piéton, vélo, voiture : le secteur gare sera toujours plus accessible à tous. Des projets innovants La dynamique économique retrouvée du Dunkerquois attire les investisseurs privés qui proposent des solutions originales mêlant offres résidentielles et plateaux de bureaux. À deux pas de la gare routière et ferroviaire et également dans un bâtiment symbolique de la ville, les Bains dunkerquois, qui rouvrira ses portes en 2027 grâce à un projet original et multi-générationnel. Ambition tertiaire confortée avec Howel et D’Side Voilà deux projets qui confortent l’offre tertiaire du secteur de la gare en proposant des lits et des bureaux, attestant de l’attractivité économique retrouvée du Dunkerquois. Implanté quai de Leith, Howel (en haut) offrira en 2027 un concept mêlant 30 suites urbaines, un plateau de bureaux avec services partagés, une salle de séminaire. Lancé en 2026, ce projet mené par les promoteurs Aventim et S3D prévoit également un café-restaurant au rez-de-chaussée et un espace convivial installé à mi-hauteur, qui offrira une vue imprenable sur le bassin de l’Arrière-Port. Le projet D’Side (en bas) s’épanouira dès le printemps 2027 à quelques encablures, face à la gare routière. Voisin de la Turbine, il proposera des locaux collaboratifs, près de 4 000 m2 de bureaux et un appart’hôtel de 100 chambres. « Ce projet poursuit la transformation de la place de la Gare et apporte une nouvelle offre hôtelière », souligne Patrice Vergriete. Harvey, un hébergement innovant Quel hébergement innovant que celui porté par le champion de judo David Douillet et le groupe Beci sous le nom de Harvey ! Au sein de ce bâtiment (retravaillé par l’architecte Nicolas Santer à partir de l’existant) qui donnera des perspectives d’urbanisation au Môle 1 voisineront en 2028 des appartements en location sans durée fixe, un campus de formation, un restaurant, un dojo/salle de sport, un espace de coworking (les deux derniers ouverts à tous). Cible d’Harvey : les jeunes générations. « En matière d’hébergement, les jeunes Français ont besoin de confort, de services et de mobilité, de louer un logement de la manière la plus souple possible, en fonctions de leurs déplacements, analyse David Douillet. Comme leurs homologues asiatiques et anglo-saxons. C’est précisément ce que nous leur proposerons. Il sera ainsi possible de se loger, de pratiquer un sport, de déjeuner et de se former. Ce projet répond à une demande liée au dynamisme économique de la ville. » Des médecins généralistes à la gare en 2026 Pour faire face au souci de démographie médicale, la CUD a décidé d’aider les étudiants en médecine à s’installer ici (aides à l’aménagement et à l’installation, aide à la mobilité, bourses d’étude et d’engagement) et a soutenu l’ouverture d’une première année de médecine à l’ULCO à Dunkerque. Un pas supplémentaire sera effectué en 2026 avec l’ouverture d’un centre intercommunal de santé à la gare de Dunkerque (dans des locaux inoccupés de 420 m2), où s’installeront des médecins généralistes (quatre équivalents temps plein) pour assurer la prise en charge de 6 000 habitants, en priorité dépourvus de médecin traitant. Des Bains dunkerquois à (re)découvrir fin 2027 Lourd challenge que celui relevé par le groupe Beci de redonner vie aux Bains dunkerquois, l’un des plus beaux symboles patrimoniaux de la ville. Après avoir nourri bien des projets en un demi-siècle de sommeil, les Bains rouvriront leurs portes fin 2027 en proposant un ensemble original mêlant trois projets en un. D’une part, un hostel, c’est-à-dire un lieu qui permettra à des familles, groupes de jeunes, gens de passage, de résider à Dunkerque le temps d’un court séjour (30 dortoirs offrant 160 lits à l’arrière du bâtiment historique, le long du quai au Bois et dans une partie de l’ex-tribunal des Prud’hommes). Un concept proposé par le groupe Louvre Hôtels sous la forme de lits capsules, sous l’enseigne Hosho. Le groupe bâtira également un hôtel 3 étoiles de 60 lits (dans le bâtiment donnant rue Dampierre et l’autre partie de l’ex-tribunal prud’homal) sous la marque Tulip. Il sera également possible de (re)découvrir le bâtiment centenaire en profitant du restaurant et des espaces conviviaux disposés autour de l’ancien bassin à l’architecture préservée puisque le lieu est classé à l’inventaire des Monuments historiques. « C’est une fierté et une responsabilité, assure Benjamin Vanardois, directeur général du groupe Beci. L’enjeu est de réussir techniquement et financièrement la réhabilitation, de ne pas dénaturer le lieu en gardant son histoire et sa beauté et de le rendre à nouveau accessible au plus grand nombre. » Une réelle satisfaction pour Patrice Vergriete que de voir renaître les Bains dunkerquois : « C’est sans doute le bâtiment qui a suscité le plus de projets à Dunkerque. C’est un projet coûteux que de proposer un concept dans un bâtiment historique, pour lequel il existe un fort attachement, ce qui a nécessité de trouver le bon modèle économique. Je suis très heureux de voir rouvrir les Bains dunkerquois, j’y tenais. » L’ACTU Fête du végétal : l’appel de la nature ! La Fête du végétal vous donne rendez-vous les 19 et 20 avril au parc Coquelle. Un week-end dédié au besoin de nature en ville qui s’intensifie chaque année au printemps. Découvrez mille idées pour restaurer, au jardin ou sur le balcon, la place de ce végétal qui nous apaise. De Jack London aux « Gardiens de la galaxie » (« Je s'appelle Groot »), en passant par les documentaires légendaires de National Geographic, le réveil de la nature au printemps produit un élan bien connu : une furieuse envie de sortir et un désir de « vert ». Depuis dix ans, Ville et CUD, autour de la mairie de quartier de Rosendaël et de ses partenaires, nous invitent en avril à une parenthèse verte inspirante : au croisement des ambitions particulières et de l’intérêt général. Et quel meilleur écrin pour la Fête du végétal que l’environnement luxuriant d’un parc Coquelle érigé en temple du lotus dunkerquois ! Pour laisser se développer le petit Groot qui sommeille en chacun de nous, l’édition 2025 de la Fête du végétal accueillera le public les s amedi 19 et dimanche 20 avril, de 10 h à 18 h. Star de l’événement, le marché aux plantes vous propose de rencontrer les producteurs locaux, les associations et les partenaires experts du jardinage et de la nature ! Un parterre de producteurs et artisans sera présent pour échanger avec vous sur ses pratiques et répondre à toutes vos questions. Profitez-en pour faire votre marché et repartir avec des produits locaux… à offrir ou tout simplement pour vous faire plaisir ! Un nouvel espace « Biodiversity » Cette année, un nouvel espace, baptisé « Biodiversity », sera aménagé, où conjuguer jardinage, alimentation et biodiversité, sur des modes ludiques, pédagogiques et créatifs. Vous apprendrez notamment : - que les plantes sauvages et locales ne sont pas de mauvaises herbes et que leur rôle est central en ville et dans nos jardins ; - comment nourrir le sol du jardin, tout en réduisant le poids des déchets, ou comment préserver l’eau dans les petits coins de verdure et le potager ; - pourquoi les petites bêtes, les oiseaux et autres animaux sauvages sont de véritables alliés du jardinier et comment les accueillir et les protéger ; - comment vos envies de couleurs naturelles dans vos vies pourront être satisfaites au travers d’ateliers créatifs comme la teinture végétale. Une sélection verte et engagée de livres vous sera également suggérée, à consommer sur place ou à emprunter ! Enfin, tout au long du week-end, tentez votre chance au quiz de la fête et remportez peut-être quelques cadeaux à déguster ou à planter… De nombreuses autres surprises vous attendent au parc Coquelle, où vous pourrez en profiter pour découvrir le centre culturel Le Château Coquelle, qui vous ouvre ses portes. Enfin, c’est bien connu, les journées en plein air ouvrent l’appétit : on vous a donc concocté une sélection de foodtrucks aux recettes « Street » et gourmandes à la fois. On est d’accord : impossible de résister à cet appel de la nature ! • Fête du végétal, samedi 19 et dimanche 20 avril, de 10 h à 18 h, parc Coquelle MÉMOIRE Danielle Warszawski face au collégiens et lycéens, le 22 avril, pour raconter l’indicible et ne jamais oublier ! Créé par la Communauté urbaine et la Ville dans le cadre du 85ème anniversaire de l’opération Dynamo et des 80 ans de la libération de Dunkerque, le programme Memory fait une large part aux actions de sensibilisation auprès des scolaires. Après que Lili Leignel, déportée à l’âge de 11 ans parce que juive, a rencontré, le 21 janvier dernier, des collégiens et lycéens à la salle de la Concorde à Petite-Synthe, c’est une Dunkerquoise qui prendra la parole, le mardi 22 avril, à l’hôtel de ville devant un auditoire de scolaires, et en partenariat avec le Mémorial de la Shoah. Si Danielle Warszawski a échappé par miracle à la déportation, elle aussi a perdu ses parents dans les camps d’extermination, victimes de l’antisémitisme et de la barbarie nazie et collaborationniste. Entretien. Votre vie a commencé à Paris… Je suis née à Paris le 12 septembre 1937 dans le 3e arrondissement. Tous deux originaires de Varsovie en Pologne, mes futurs parents se sont rencontrés puis mariés dans la capitale en 1934. Tous deux étaient tailleurs rue du Faubourg-Saint-Denis, ma mère créant des vêtements pour des maisons de couture. Ils avaient fui l’antisémitisme qui régnait en Pologne pour rejoindre la France perçue comme une terre de libertés. Il est vrai que les conditions de vie étaient bien meilleures pour eux en France. Un dicton juif ne disait-il pas : « Heureux comme Dieu en France » ! Quels souvenirs avez-vous de votre petite enfance ? Quand j’étais petite fille, mes parents m’ont placée chez une nourrice à la campagne, à Taverny, dans l’actuelle banlieue parisienne. On se retrouvait chaque week-end. Je n’ai jamais su si ce placement était lié au fait que mes parents, travaillant dur tous les deux, n’avaient que trop peu de temps à me consacrer ou alors, s’ils pressentaient le drame qui allait arriver… Les jours heureux se sont écoulés jusqu’en 1941. Tout a alors basculé… Il y a eu une rupture cette année-là du fait du « billet vert » qui convoquait des milliers d’étrangers juifs de sexe masculin de la région parisienne, dans des gymnases ou des commissariats de police pour ce que nous croyions être une sorte de recensement. Mon père qui souhaitait plus que tout obtenir la nationalité française n’a pas voulu se soustraire à cet ordre de l’État français. Mal lui en a pris. Il a été interné dans un camp dans le Loiret gardé par des gendarmes français. Je me souviens lui avoir rendu visite avec ma mère. Un an plus tard, il était transféré dans un camp de concentration en Allemagne. Vous rendiez vous compte de la situation ? Je savais qu’on déportait des juifs, mais je ne me rendais pas vraiment compte de la situation. Je n’avais que 4 ans. Je ne me doutais pas à l’époque que la foudre allait frapper une seconde fois avec l’arrestation de ma mère, le 16 juillet 1942, lors de la tristement célèbre rafle du Vel d’Hiv. La concierge m’a raconté, plus tard, qu’un policier était venu la prévenir la veille afin qu’elle puisse se cacher. Elle, qui rêvait tout autant que mon père de devenir citoyenne française, n’a pas écouté son conseil. Elle pensait revoir son mari jusqu’au jour elle a été à son tour déportée à Auschwitz, le 29 juillet 1942. Que s’est-il passé pour vous alors ? J’ai vécu à temps complet chez ma nourrice à Taverny. Si elle était très sévère, j’étais au moins nourrie et cachée jusqu’à un jour de1943, où elle m’a conduite dans un foyer pour enfants juifs, rue Lamarck à Paris. C’était un lieu sordide où nombre d’enfants se sont suicidés ! Je ne sais pas si elle a été prise de remords, mais elle est revenue me chercher quelques jours ou semaines plus tard, je ne m’en souviens plus très bien. Il était temps, car le lendemain tous les enfants sont partis en déportation à Auschwitz ! Vous n’avez plus jamais eu de nouvelles de vos parents ? Je n’ai jamais eu de réponses à mes questions, mais en recoupant des éléments d’enquête, il est fort probable que ma mère a été gazée très peu de temps après son arrivée à Birkenau. Mon père a survécu plus longtemps car on a retrouvé un numéro de matricule. J’ai su qu’il s’était blessé au pied. Est-il mort des suites de sa blessure, a-t-il été gazé parce qu’il ne pouvait plus travailler ? Ces questions resteront sans réponse. Quelle a été votre vie après un tel drame ? Je suis restée chez ma nourrice à Taverny jusqu’en octobre 1945. Le frère de ma mère est venu me chercher et j’ai ensuite vécu chez mes oncle et tante à Paris jusqu’en 1960, année de mon mariage. Avec mon époux Alain, nous avons ensuite déménagé à Lille en 1962 avant de rejoindre Dunkerque, en 1965. Secrétaire bilingue dans mes années parisiennes, j’ai ensuite travaillé dans les services administratifs du lycée Jean-Bart durant trente et un ans. J’aurais aimé que mon oncle me parle de ma mère, mais il n’a jamais prononcé un mot. Heureusement que ma tante a pris le relais en évoquant des moments partagés avec maman. Moi-même, je n’ai jamais su répondre à une lettre écrite par une amie de ma mère. Il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer. À l’époque, il y avait comme une chape de plomb sur ces années de malheur. Que ressentez-vous après tant d’années ? Bizarrement, j’en veux davantage au régime de Vichy qui a déporté des enfants juifs alors que les Nazis ne le demandaient pas initialement, qu’aux Allemands. Adolescente, j’ai suivi des séjours linguistiques Outre-Rhin, car l’allemand était ma première langue vivante. Mais au-delà de ce ressenti, je me retrouve complètement dans le terme de résilience mis à jour par Boris Cyrulnik. J’ai vécu comme un cadeau le fait de pouvoir fonder une famille, d’être aujourd’hui entourée de deux enfants, trois petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. Adulte, je me suis également engagée en créant, avec d’autres, une section locale d’Amnesty Internationale puis une antenne de la LICRA. J’ai aussi beaucoup lu et beaucoup visionné de documentaires sur la Shoah. J’ai aujourd’hui 88 ans, mais il m’a fallu bien du temps pour parler en public de tous ces événements. Je n’interviens dans les collèges et lycées que depuis trois ans. L’autre jour, au lycée des Plaines du Nord à Grande-Synthe, j’ai vécu un échange riche avec de jeunes garçons et filles. Je me suis sentie utile… Une conférence sur l’histoire de la Shoah, le mardi 22 avril, à 18 h à l’hôtel de ville Rudy Rigaut et Olivier Lalieu, historiens, membres du Mémorial de la Shoah, animeront une conférence ouverte à tous sur le thème « Histoire et Mémoire de la Shoah : Nord-Pas-de-Calais et France », le mardi 22 avril à 18 h, à l’hôtel de ville, place Charles-Valentin. Organisée dans le cadre du souvenir des victimes et héros de la déportation, cette conférence sera accompagnée d’une exposition du Mémorial de la Shoah consacrée à la rafle du 11 septembre 1942. Elle sera présentée durant quinze jours à l’hôtel de ville, avant de rejoindre les différentes mairies de quartier, à commencer par Petite-Synthe, du 5 au 28 mai.