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La Ville teste le dispositif "Sport santé sur ordonnance"

Objectif :

1/ Favoriser la pratique d'activités sportives régulières pour les Dunkerquois souffrant d'une affection de longue durée ou présentant des facteurs de risques pour la santé.

2/ Lutter contre la sédentarité.

En effet, la Maison Sport Santé de la Ville de Dunkerque, soutenue par l’ARS, permet aux personnes souffrant de maladies chroniques ou présentant des facteurs de risque (hypertension, surpoids, obésité) d’être pris en charge dans un programme d’activités physiques adaptés pour réduire l’impact de la maladie sur la vie quotidienne et/ou limiter son évolution.

QUEL PRINCIPE

La municipalité est partie d'un constat simple : le sport, c'est bon pour la santé. Mais lorsqu'on est malade, il est parfois difficile de se lancer ! Pour Éric Weets, éducateur sportif à la Ville, "aucun médecin ne discute aujourd'hui de l'intérêt d'une activité sportive pour la santé sur le plan préventif mais aussi curatif. Pratiquer un sport en général permet de poser un autre regard sur son corps et donc sur la maladie."

L'idée est donc d'inciter les patients à se (re)mettre au sport via un programme adapté encadré par les éducateurs sportifs de la Ville. Bénéficiant d'une formation spécifique, ces derniers adapteront ainsi leurs activités en fonction du parcours de santé du pratiquant et de l'ordonnance du médecin de la Maison Sport Santé transmit au médecin prescripteur, les bilans effectués à 3, 6 et 12 moins, qui mesurent l'impact de la pratique de l'activités physiques sur la santé du patient.

QUEL PUBLIC EST CONCERNÉ ?

Les Dunkerquois ciblés par ce dispositif souffrent d'une affection de longue durée. Cela concerne notamment les habitants souffrant de maladies cardiovasculaires, de pathologies respiratoires, de diabète, de cancers, de dépression, de spondylarthrite ankylosante, de polyathrtite rhumatoïde et de fibromyalgie.

Les personnes présentant des facteurs de risques sont également concernés par laprescription d'activités physiques adaptées (HTA, surpoids, obésité).

QUELLES DÉMARCHES POUR LES PATIENTS ?

Après avoir obtenu une ordonnance de leur médecin (un modèle à imprimer est disponible en cliquant ici), les patients pourront prendre contact avec la direction des Sports de la Ville par téléphone ou par mail pour fixer un rendez-vous pour évaluer la condition physique et le niveau de sédentarité. A l'issue, un programme d'activités physiques est proposé. Afin de compléter la prise en charge, un accompagnement diététique, psychologique, aide à l'arrêt du tabac, sophrologie, peut être proposé.

 

INTERVIEW : Christophe Aron, pneumologue à l'hôpital maritime de Zuydcoote

Pourquoi favoriser l'accès gratuit aux activités sportives pour les malades ?

La prescription d'une ordonnance d'activité physique par son médecin va aider le patient à "passer à l'acte" car il y verra un médicament pour sa santé alors que jusqu'à aujourd'hui, il savait probablement que le sport "c'est bon pour la santé" mais ne se décidait pas à se soigner par le sport. L’appui des soignants pour ce changement de comportement est un enjeu important pour un nouveau mode de vie. L’activité physique encadrée adaptée est le seul traitement qui, à ce jour, diminue la mortalité de ces patients en plus d’améliorer leur qualité de vie, de diminuer les coûts de santé et d’améliorer leurs capacités physiques. Le Sport Santé sur ordonnance est assurément une nouvelle arme mais le véritable challenge pour la médecine sera le maintien de cette activité physique à long terme pour en maintenir les bénéfices.

Quels sont les bénéfices pour les patients ?

Des études menées sur des patients en activités d'endurance marche et vélo ont établi les bénéfices indéniables en terme d'améliorations de l'aptitude physique, de la qualité de vie et de diminution de la mortalité des maladies respiratoires comme l'asthme. Les bénéfices sont également probants en terme de réduction des symptômes et du handicap dans diverses maladies respiratoires comme l'apnée du sommeil. Trop souvent, la médecine par le passé a interdit au patient de bouger... pour s'économiser ; ce fut une erreur indiscutable, il ne faut pas la réitérer. Les médecins connaissent les limites, les risques mais ne sont pas des entraîneurs. Il est donc indispensable d'échanger avec le professionnel du mouvement qu’est l'éducateur sportif pour ajuster, freiner ou doper l'activité de nos patients, tout en formant ces éducateurs aux spécificités de certaines maladies pour mieux coacher nos patients.

REPORTAGE : Le sport santé sur ordonnance