Imprimer la page

La bataille du Texel

La France doit importer d'énormes quantité de blé par voie maritime. Jean Bart est chargé d'escorter les convois qui viennent de Pologne et de la Moscovie. Ces convois ouvrent un énorme champ d'action à l'activité des corsaires. Les uns se chargeant de les capturer les autres de les protéger .
En janvier 1694, Jean Bart quitte Dunkerque pour se rendre en Norvège prendre en charge un convoi de 30 Navires chargés de blé. Le 16 Mars, l'intrépide marin les ramène à Dunkerque, malgré la menace des escadres anglaises et hollandaises .



La Bataille du Texel :

Le 29 mai, Jean Bart reçoit des instructions de Versailles. Il doit se rendre une nouvelle fois en Norvège, à Vléker, d'où il ramènera à Dunkerque et au Havre une Flotte commerciale composée cette fois de 120 navires. Sans attendre l'arrivée de Jean Bart, le convoi s'élance sous la seule protection de trois navires neutres (deux Danois et un Suédois). Dés leur appareillage, les navires sont capturés par les Hollandais.

Se doutant d'une telle éventualité, Jean Bart en route vers la Norvège, fait naviguer ses frégates le long des côtes de Hollande.
Effectivement, le 29 juin à 3 heures du matin, il arrive au large de l'île du Texel où il aperçoit une énorme quantité de voiles. Il fait prendre des renseignements qui confirment de suite la présence des navires marchands francais. A 5 heures, l'escadre dunkerquoise est à portée de canon de l'ennemi. Jean Bart donne donc alors ses ordres. Bien qu'en nette infériorité, il décide, sans hésitation d'aller à l'abordage. Pour atténuer le désavantage, l'une des flûtes accompagnatrices sera transformée en navire de combat. L'escadre francaise aura donc 7 navires pour un total de 302 canons, les Hollandais disposent quant à eux de 8 Vaisseaux et de 388 canons. De plus leur flotte est sous le commandement d'un Vice-Amiral : Hidee Devries.

Malgré l'inégalité des forces, Jean Bart engage immédiatement le combat. Il sera particulièrement bref et d'une rare violence. Chacun ayant son adversaire, le capitaine dunkerquois se charge bien entendu du navire amiral. Le premier, il saute à son bord suivi de ses hommes galvanisés par son courage. "Le Maure" est totalement désemparé, sa mature fauchée par les boulets Hollandais. Qu'importe il tient bon "Le Prince de Frise" est enlevé au bout d'une demi-heure à peine. Ses deux pavillons sont ramenés par un jeune marin provençal. Le Vice-Amiral Hidde Devries, gravement blessé, est capturé avec ses officiers. Voyant leur amiral perdu les Hollandais cessent bientôt le combat au cours duquel ils ont perdu plus de 100 hommes et 3 vaisseaux pris par les corsaires dunkerquois.

Aprés avoir remis ses navires bien malmenés en état de naviguer, Jean Bart peut faire voile vers Dunkerque en fin d'après-midi. L'immense flotte y arrive le 3 juillet. Reçu en Triomphateur, le héros du Texel met pied à terre à 2 heures de l'après-midi, devant une foule immense où figurent toutes les notabilités locales. L'enthousiasme est tel que Jean Bart a bien du mal à retenir son émotion. Il ramène avec lui les 3 prises Hollandaises et 455 prisonniers dont 129 blessés. 30 navires de blé sont déchargés à Dunkerque, le reste de la flotte continuant vers le Havre.

L'exploit du Texel :

L'exploit du Texel suscite une véritable explosion de joie à travers tout le royaume. Le 5 juillet, le fils de Jean-Bart, François Cornil et son beau-frère sont reçus à Versailles où ils remettent au roi les pavillons capturés. En remerciement, Louis XIV adresse des lettres de félicitations aux officiers, donne une médaille d'or au marin provençal ayant enlevé les pavillons hollandais et éléve François-Cornil Bart au grade d'enseigne de vaisseau. Pour Jean Bart, suprême distinction, le roi lui octroi des lettres d'anoblissement par brevet du 4 aout 1694.