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Le rôle de l'aviation

L’essentiel des forces aériennes autour de Dunkerque se situe au champ d’aviation de Saint-Pol-sur-Mer. Celui-ci est inauguré en 1913 et les premières escadrilles anglaises s’y installent en septembre 1914.

Les forces belges les y rejoignent lors de l’avance allemande avant de prendre position à Bray-Dunes et Hondschoote. Les avions français sont d’abord peu nombreux (4 appareils en 1914 !) mais se renforcent rapidement.

En 1915, la France aligne à Dunkerque 2 escadrilles de reconnaissance, une escadrille de bombardement et deux appareils de surveillance de la ville. Cependant, les forces anglaises restent les plus importantes.

Le 22 septembre 1917, à la demande de la municipalité, le général Antoine, commandant de l’armée, accepte que les avions ennemis abattus soient exposés pendant 2 à 3 jours sur la place Jean Bart.

Cette mesure vise à prouver aux populations l’efficacité des ripostes anti-aériennes. Le premier avion est exposé le 23 septembre 1917. Il s’agit d’un biplace "Rumpler", moteur Mercedes de 260 chevaux. Il avait reçu la veille un éclat d’obus de la défense anti-aérienne (DCA) dans l’hélice. L’appareil, presque intact, est peint en vert avec la croix de fer et possède un solide fusil automatique. La foule ne cesse de défiler devant l’appareil.

En mai 1917, un combat aérien entre un avion allemand et un appareil anglais a lieu sous les yeux des Dunkerquois, à peu près au dessus du Fort-Louis. La bataille tourne à l’avantage du pilote anglais et l’avion allemand s’écrase dans un jardin à Rosendaël, rue de Liem, devant des habitants stupéfaits. Le pilote est tué, on retrouve le corps de l’officier d’observation dans un champ à Coudekerque-Branche.

Dans les premiers mois de 1918, l’aviation britannique au service des armées anglo-belges opérant entre Ypres et la mer prend un développement très important. Les Britanniques installent des camps d’aviation et des ateliers de réparation dans toute la région dunkerquoise. Ils disposent de près de 200 appareils de chasse, de reconnaissance et de bombardement. 5 000 hommes constituent le personnel de cette armada aérienne. Á cela viennent s’ajouter quelques escadrilles américaines.

Le 25 janvier 1918, à 22 heures, touché par de nombreux éclats d’obus de la DCA, un Gotha qui vient de bombarder Dunkerque survole péniblement la ville de Zuydcoote, puis tombe sur la plage.

Se trouve à bord un pilote-aviateur, un sous-officier bombardier et un officier observateur. Les deux premiers sont aussitôt capturés et conduits au Sémaphore. L’officier observateur blessé, est dégagé et transporté au sanatorium de Zuydcoote. Cet appareil peut emporter à chaque voyage 12 bombes de 11 kilogrammes, six torpilles de 55 kilogrammes.

Le camp retranché de Dunkerque possède jusqu’à la fin de la guerre une importante base d’hydravions. La marine française et l’amirauté britannique installent leurs hangars dans l’avant-port, non loin des cales de lancement des Chantiers de France.

En 1918, les hydravions américains viennent apporter leur collaboration dans la lutte contre l’Allemagne. Les hydravions ont pour mission de surveiller la présence de sous-marins allemands, de rechercher les mines sous-marines et de bombarder les bases maritimes ennemies.

Dunkerque devient une base de première importance au point de vue stratégique. Le terrain d’aviation de Saint-Pol voit passer des hommes prestigieux, comme Roland Garros en 1915.

En avril 1917, arrive Charles Nungesser. Le 26 juin, il livre seul un combat contre six appareils allemands. Deux sont détruits, les quatre autres prennent la fuite. La ville de Dunkerque lui offre le 11 juillet la médaille de la ville. Georges Guynemer arrive en juillet 1917 pour la grande offensive des Flandres avec l’Escadrille des Cigognes dirigée par le commandant Brocart.

Guynemer n’a que 23 ans lorsqu’il trouve la mort le 11 septembre 1917 dans le ciel flamand au terme de 53 combats victorieux.