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Les alliés à Dunkerque

La course à la mer qui s’engage au lendemain de la bataille de la Marne montre à quel point il est vital pour chacun des deux camps d’avoir la maîtrise du littoral.

La position du port de Dunkerque, au bord de la mer du Nord, face au Royaume-Uni et en arrière du front de l’Yser devient fondamentale.

C’est par notre ville qu’arrivent dès septembre 1914 les premières troupes anglaises. Des camps provisoires formés de tentes sont installés sur la zone des glacis. Les régiments anglais partent rapidement pour le front et la présence britannique se concentre alors dans la marine et l’aviation.

Les relations avec les autorités anglaises ne sont pas toujours cordiales et de sombres marchandages au sujet du montant de l’octroi (taxe sur les marchandises) enveniment les rapports entre la municipalité et l’autorité militaire britannique.

Sur le port, le partage de responsabilités entre la marine française et l’amirauté britannique n’est pas non plus évident. En avril 1916, pour clarifier la situation l’amiral Ronarc’h est chargé d’organiser la défense de l’ensemble de la zone littorale nord.

La Belgique est occupée pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. A partir d’octobre 1914, ce sont des masses de réfugiés Belges, affamés et paniqués, qui déferlent sur la ville.

Plus de 20 000 civils, fuyant l’avance allemande, arrivent en longeant la mer par les dunes. Ils sont hébergés partout où cela est possible. Le principal souci est cependant l’évacuation rapide vers l’ouest de ces familles qui ne peuvent, place militaire oblige, rester plus de 36 heures dans nos murs.

De nombreux trains spéciaux sont mis en place, quelques chefs de famille obtiennent cependant un permis de séjour pour travailler sur place en tant que mécaniciens, électriciens ou chauffeurs.

Le gouvernement belge est contraint de se réfugier à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre et établit son quartier général à Dunkerque. Le 13 octobre 1914, le baron de Broqueville, président du Conseil et ministre de la guerre de Belgique arrive à Dunkerque et s’installe à l’hôtel de ville, dont le premier étage est mis à sa disposition.

Cette entraide renforce les liens entre les deux peuples de Flandre, une correspondance régulière s’établit entre les autorités belges et le maire de Dunkerque. La fête du roi Albert Ier est l’occasion chaque année d’un Te Deum à l’église Saint-Eloi.

A partir de l’été 1917, la ville accueille les soldats américains qui arrivent à Dunkerque. Le 4 juillet 1918, la ville, les bâtiments officiels et les navires dans le port, pavoisent en l’honneur de la fête nationale américaine.

La revue se déroule place Jean Bart. Fantassins, artilleurs, aviateurs français, anglais, américains, belges y prennent part, en même temps que les sapeurs-pompiers et les fusiliers marins. Tous défilent devant le général Pauffin de Saint-Morel, gouverneur français du camp retranché de Dunkerque.