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Le service de santé

Si Dunkerque a la mission de ravitailler les troupes au combat, lui revient aussi la lourde charge d’accueillir et de soigner les nombreux blessés qui en reviennent. Au début du conflit, la capacité d’accueil s’élève à environ 2 300 lits.

Les conditions paraissent satisfaisantes bien qu’il ait fallu réquisitionner en plus des hôpitaux militaires et civils, l’hospice des vieillards, les collèges Fénelon et Lamartine, l’institut Dunkerquois, les écoles Trystram et Sévigné, les locaux des Petites Sœurs des Pauvres et surtout le sanatorium de Zuydcoote qui offre à lui seul plus de 600 lits.

Le docteur Beigneux, qui assure la direction de la santé publique, est rapidement submergé par le nombre de blessés à accueillir. Plus de 120 000 arrivent à Dunkerque pendant la bataille de l’Yser à l’automne 1914.

Au plus fort des combats, la ville offre plus de 7 000 lits que l’on a installés dans des endroits de fortune comme le collège Jean-Bart ou celui des Dunes et même dans les casinos de Malo et Malo-terminus où sont regroupés les convalescents.

L’apparition de maladies contagieuses vient encore compliquer la tâche des médecins. A partir de la fin d’octobre 1914, la fièvre typhoïde fait des ravages. 20, 30 et jusque 100 malades contagieux arrivent chaque jour dans les hôpitaux de la ville.

Au total, c’est plus de 10 000 cas de typhus qu’il faut prendre en charge, auxquels s’ajoutent les épidémies de rougeole et de scarlatine. Le docteur Beigneux décide d’ouvrir un service spécial à Zuydcoote.

La situation s’améliore heureusement durant l’hiver 1915, avant que l’été n’apporte une épidémie de dysenterie. Dunkerque reçoit aussi de nombreux gazés lors de la bataille d’Ypres.

Peu à peu, la ville devient un centre de triage chargé de l’évacuation rationnelle des blessés et des malades. La gare en est alors le centre névralgique et les convois sanitaires se suivent, laissant sur place les plus atteints et évacuant sur d’autres villes de la région les patients transportables.

Le jeudi 13 septembre 1917, à 10 heures, sa Majesté la reine des Belges Elisabeth se rend à l’hôpital de Rosendaël, afin de visiter les soldats belges blessés lors du bombardement de la veille. Sa Majesté, accompagnée d’un officier d’ordonnance, est reçue par monsieur Monteuuis, vice-président de la commission administrative de l’hôpital.

Lors de cette visite, la reine fait distribuer du chocolat et des cigarettes. Elle se rend également au chevet des autres blessés, notamment à celui des victimes civiles du bombardement de la maternité.